Paroisse St-Servais | Horaire des Messes | Prêtre | Évêque | LGBT | Divorcés-remariésMesse traditionnelle | Blogue | Brochure
  Español Walon Vlaams Italiano Français

LGBTQ+ et inclusivité



La Communion Anglicane Libre Internationale, dont nous sommes membres, stipule:
Cette Communion ne fait pas de différence quant à la race, nationalité, genre, orientation sexuelle, statut social, métier ou profession, habileté ou handicap, état civil ou passé marital, culture et croyances politiques de ses membres. Tous les fidèles ont les mêmes droits et obligations morales d’une vie chrétienne et sainte.

Cette Communion est ouverte et permet l’ordination des hommes et des femmes, quelle que soit leur orientation, et enfin:

Nous croyons que le sexe pour le plaisir, les voluptés et les drogues récréatives, ainsi que la promiscuité sexuelle (sexe récréatif, sans relation sérieuse, coups d’un soir) vont à l’encontre de l’esprit des Saintes Écritures. En contrepartie, nous mettons en valeur toutes les unions authentiques, basées sur l’amour, entre deux adultes ayant atteint la majorité légale: de telles unions doivent être respectées, et on peut les bénir dans nos églises. Nous avons, donc, la liberté d’offrir la bénédiction religieuse sur ce genre d’unions.
De ce fait, vous pouvez solliciter une Messe de mariage pour un couple de même sexe; vous pouvez devenir prêtre, même si vous êtes une femme; vous pouvez devenir prêtre, même si vous êtes lesbienne ou gai.

Notre inclusivité ne se dilue pas avec le passage des frontières. Si vous êtes LGBT et en voyage, nos paroisses vous accueillent partout dans le monde.

La Tradition de l’Église et la Bible – qui est le cœur de la Tradition – nous enseignent que Dieu le Verbe (la deuxième personne de la Trinité) est devenu humain, afin de sauver l’humanité déchue. Jésus est non seulement Dieu parfait, mais il est également un humain parfait. Si la masculinité et la féminité avaient été ontologiquement différentes, et si Jésus avait pris seulement la masculinité, il n’aurait pu sauver que les mâles. Or, pour sauver toute l’humanité (femmes, hommes, non-binaires), il a assumé une nature humaine unique. De ce fait, tant qu’on est chrétien, aux yeux de Dieu il n’y a plus de différences éthniques, sociales ni sexuelles. En Christ, « il n’y a plus de Juif, ni de Grec ; il n’y a plus d’esclave, ni de libre ; il n’y a plus de “mâle et femelle” (ἄρσεν καὶ θῆλυ), car vous êtes tous un en Jésus Christ » (Galates 3:28).

Que dit la Bible?

Des passages bibliques isolés ont été invoqués par toutes les hérésies de tous les temps, alors qu’en réalité la Bible est le livre de l’Église et pour l’Église, le miroir dans lequel sa doctrine reçue des apôtres se réfléchit en permanence. Des passages bibliques isolés ont été invoqués, par le passé, pour justifier l’esclavage, des meurtres, la polygamie, le racisme, le démantèlement des familles, et pour "démontrer" que la Terre serait plate. Cela arrive lorsque l’on utilise les saintes Écritures pour y cueillir des règles. Or c’est en lisant les Écritures dans leur ensemble que nous y découvrons des principes. Lorsque nous tombons sur les passages bibliques encourageant l’esclavage, par exemple, nous les lisons à la lumière du principe d’égalité, qui est universel dans les Écritures, et ainsi nous découvrons que les règles isolées sur l’esclavage s’opposent aux principes généraux.

Il en va de même avec les passages bibliques sexistes, et avec les règles isolées, qui veulent soumettre le sexe féminin au sexe masculin (d’ailleurs, qu’est-ce qu’une femme? qu’est-ce qu’un homme? les Écritures restent souvent vagues). Tout passage biblique qui, dans sa lecture littérale, semble nous dire que les hommes et les femmes seraient des êtres ontologiquement différents, voire opposés, doit être interprété à la lumière du principe doctrinal général: Jésus Christ contient en lui une seule et unique nature humaine, qui est partagée par nous tou‧te‧s (femmes, hommes et neutres). C’est de la christologie de base. Toute personne qui prétend, sur base de n’importe quel passage biblique, une complémentarité entre les hommes et les femmes, mutile le Christ, et rejette ipso facto la rédemption opérée par Jésus. Si le Christ n’a pas la plénitude de l’humanité, si le Christ n’a pas en lui ce que les femmes ont en elles d’essentiel, nous sommes tou‧te‧s damné‧e‧s!

De surcroît, Jésus a pris son corps humain, donc son humanité tout-entière, de la Vierge Marie, sans le concours d’un mâle. Toute l’humanité du Christ vient d’une femme!

Puisque, donc, on baptise, on confirme et on communie une personne humaine (et non une paire de testicules, ni une paire d’ovaires), il en va de même pour le mariage et l’ordination. On marie deux êtres humains, on ordonne un être humain pour en faire un(e) prêtre.

Il y a à minima un épisode pro-gai dans les évangiles. Un centurion romain et son mignon ont eu affaire à Jésus. L’épisode est consigné dans trois parallèles: Matthieu 8, Luc 7, Jean 4. Comment savons-nous qu’il s’agissait d’un couple gai? Eh bien, les écrivains bibliques, qui n’étaient pas familiarisés avec la réalité romaine des couples de deux hommes, ne savent pas comment cataloguer le mignon du centurion: Matthieu le définit comme "garçon" (παῖς) et "esclave" (δοῦλος); Luc l’appelle seulement "esclave" (δοῦλος), mais précise: "qui lui était intime" (ὃς ἦν αὐτῷ ἔντιμος); Jean parle de "fils" (υἱὸς) et "garçonnet" (παιδίον). Les paroles d’un centurion gai en couple, "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit...", sont entrées dans l’ordo de la Messe romaine. Non seulement Jésus n’a pas critiqué le centurion et son mignon, mais en plus il a loué le centurion: "En vérité, je vous le dis: je n’ai jamais trouvé de si grande foi en Israël." (Article détaillé ici.)


Notons également que cet épisode, de la guérison du mignon du centurion, est lu dans le rite romain traditionnel le 3ème dimanche de l’Épiphanie, juste après l’épisode des noces de Cana!

Le mariage, tel qu’il a été conçu par Dieu lors de la création, n’est pas une question de différence sexuelle. Au contraire, c’est une question de mêmeté:
Puis le Seigneur dit : « Il n’est pas bon que l’humain soit seul ; créons-lui une aide semblable à lui. » Or Dieu avait aussi formé de la terre toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les avait conduits devant Adam pour qu’il sût comment il les nommerait, car tout nom qu’Adam donna à chaque âme vivante devint, en effet, son nom. Adam donna des noms à tous les bestiaux, et à tous les oiseaux du ciel, et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne se trouvait pas pour Adam d’aide semblable à lui. Alors Dieu fit tomber Adam en extase et l’endormit ; puis il prit une de ses côtes, qu’il remplaça par de la chair. Et de cette côte qu’il avait prise à Adam, il forma une femme, et il la conduisit à Adam. Et Adam dit : « Ceci maintenant est un os de mes os et une chair de ma chair. Celle-ci sera appelée “hommesse”, parce qu’elle a été prise de la chair même de l’homme. » (Genèse 2:18-23)
Parmi les passages bibliques invoqués pour condamner les LGBT, nous mentionnons:

1. L’épisode de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19). Il s’agit d’une tentative de viol collectif. Il y a un parallèle, dans Juges 19, où on a affaire à un viol collectif hétérosexuel.

2. Lévitique 18:22. Traduit de travers depuis saint Jérôme, le passage dit en réalité ceci: « Avec un [autre] homme, tu ne coucheras pas avec une femme ; car c’est une abomination. » Le verset condamne les partouzes. Vous pouvez lire en détail l’article de Noah Marsh, "Qui est ma chair?" en cliquant ici.

3. Les μαλακοί (littéralement "mous") et ἀρσενοκοῖται (littéralement "coïteuses de mâles") dans I Corinthiens 6:9 et I Timothée 1:10. Littéralement, μαλακοί signifie "mous". Les homophobes ont choisi de l’interpréter comme efféminés ou homosexuels. La langue maternelle de saint Paul a été l’araméen, et la première traduction du Nouveau Testament a été la Pšitta ou vulgate syrienne, qui date de l’époque même de la rédaction du Nouveau Testament. La Pšitta traduit μαλακοί par מחבלא, qui signifie « destructeurs » (en hébreu moderne, מחבל = « terroriste »), ce qui démontre une compréhension morale, non sexuelle, du mot grec. Quant au mot ἀρσενοκοῖται, les homophobes l’interprètent aussi en référence à l’homosexualité “pure et simple”, en prétendant qu’il s’agirait de  coïteurs de mâles. Au premier abord, ce mot emploie une forme féminine, ce qui signifie qu’il se réfère soit à des femmes, soit à un métier unisexe. La moindre des choses aurait été de le traduire littéralement comme « coïteuses de mâles. » Et la Peshitta nous donne raison, car elle emploie שכבי עם דכרא, qui veut dire « [ceux/celles] qui violent [les] homme[s]. » Le même verbe se trouve dans Isaïe 13:16 (« leurs maisons seront pillées, et leurs femmes violées ») et Zacharie 14:2 (« les femmes seront violées »).

4. Le 1er chapitre de l’épître de Paul aux Romains est une reprise de Sagesse 13, et le sujet de la phrase est "les idolâtres". Entre autres, Paul blâme les idolâtres (probablement les sacrificateurs païens pratiquant la prostitution cultique) qui négligent leurs épouses afin de coïter avec d’autres hommes, et les femmes idolâtres qui négligent leurs époux pour coïter avec d’autres femmes.

Puisque nous lisons les passages où il est dit que la femme doit obéir à son mari, et les interprétons de façon égalitaire (les époux se doivent une obéissance mutuelle et des soins mutuels), les mêmes principes s’appliquent également aux époux du même sexe.

Que dit la Tradition?

Le mariage entre deux hommes ou deux femmes n’est pas une nouveauté. Il y a le rituel de l’adelphopoèse, qui a été utilisé en Italie et dans les Balkans dès l’apparition du "couronnement" (mariage hétérosexuel dans l’église). L’un des dix-huit textes liturgiques peut être téléchargé ici.

Pour le reste, les Pères de l’Église, malgré leur éruditie doctrinale, n’étaient pas bons en sciences humaines. En général, ils croyaient que la femme fût un homme biologiquement défectueux, à l’exception de la Vierge Marie. Ils croyaient que la Terre fût plate et au centre de l’univers. Saint Augustin croyait que tout rapport sexuel, même hétérosexuel en vue de la procréation, fût un péché. Saint Jean Chrysostôme était contre les gais comme il était contre les Juifs. Tous les Pères s’exprimant au sujet de la contraception naturelle étaient contre. À peu d’exceptions près, les Pères étaient pro-esclavage.

Deux autres choses séparent notre éthique de celle des Pères. Le christianisme primitif assimilait le service militaire à l’homicide, et il ne permettait l’admission des soldats au catéchuménat qu’après leur démission de l’armée. Deuxièmement, l’usure, sous toutes ses formes, a été condamnée jusqu’au 19ème siècle. Seuls les adeptes de Calvin admettaient le travail des banques.

À raison ou à tort, Prudence considère le végétarisme comme étant la norme chrétienne, du moins celle de son milieu. Le Testamentum Domini, de la même époque, permettait la consommation de poisson seulement en cas de maladie. Nous savons que le carnisme a fini par devenir la norme partout.

Nous avons évolué dans notre interprétation des Écritures au niveau de la science et de l’éthique. Plus de 99% des personnes qui condamnent les LGBT la bible en main auraient eux-même été condamnés par l’Église des premiers siècles.

Que disent les théologiens?




Stephen Lovatt, "Faithful to the Truth", est le meilleur livre écrit au sujet de la théologie LGBT. L’auteur analyse avec un luxe de détails non seulement les textes bibliques, mais également les Pères de l’Église, l’un après l’autre. L’auteur écrit d’une perspective catholique-orientale, catholique-romaine traditionaliste et orthodoxe-byzantine.

John Boswell, "Unions du même sexe dans l’Europe antique et médiévale", présente également, textes à l’appui, les rituels d’unions pour les couples de même sexe. Le livre parle également des passages bibliques en question.

David Gushee, "Changing our Mind": l’auteur est professeur d’éthique théologique, évangélique et hétérosexuel. Il a écrit ce livre en sachant que par la suite il perdrait sa réputation chez les évangéliques.

Mark Achtemeier, "The Bible’s Yes to Same-Sex Marriage", écrit d’une perspective évangélique.

Colby Martin, "Unclobber": ce pasteur évangélique hétérosexuel et sa famille ont été jetés dans la rue pour avoir soutenu les LGBT.

John McNeill, "L’Église et l’homosexuel. Un plaidoyer", l’un des tout premiers livres écrits sur le sujet, par un jésuite.

D’autres livres en anglais, même gratuits, y compris sur les chrétiens transgenres, peuvent être consultés en ligne sur le site de l’association de Mathew Vines, ici. Leur association, Réforme, a toute une série de vidéos sur l’inclusion des LGBT, ici. Les plus pertinentes semblent être celles de Mathews lui-même, du prof. David Gushee, et de James Brownson.

Que dit le pape de Rome?

En tant que catholiques anglicans, nous croyons que tout évêque est le successeur de saint Pierre (Matthieu 16:18). Nul évêque ne devrait s’ériger en chef suprême au-dessus des autres.

Toutes considérations ecclésiologiques mises à part, il est un fait avéré que l’évêque de Rome fait la guerre aux LGBT. Le soi-disant Catéchisme de l’Église catholique est un livre auquel tous les catholiques-romains sont supposés adhérer. Les papes ont le pouvoir de modifier ce livre, et le pape François l’a fait récemment, pour modifier le canon sur la peine de mort. Néanmoins, il n’a pas touché aux trois canons homophobes:


Source de la photo. Source du texte.

Officieusement il veut s’attirer la communauté LGBT par des paroles en l’air qui ne valent rien, ensuite officiellement il refuse d’éliminer l’homophobie de son catéchisme. Mr Bergoglio est un homme dangereux de par son langage double: les personnes non-averties pourraient croire que le Vatican eût changé de position à ce sujet, ce qui n’est pas le cas. Le pape semble avide d’appréciation, jusqu’à se livrer à des rituels païens et à les introduire dans la basilique du Vatican.

Or, fort heureusement, le monde n’a pas besoin du pape de Rome pour être catholique. Notre Communion d’Églises vous souhaite la bienvenue.

Au-delà de l’homophobie, l’Église de Rome a également un gros problème avec l’hétérosexualité, puisqu’elle impose le célibat à ses prêtres. L’idée de l’obligation du célibat en vue de la prêtrise est relativement ancienne (3ème siècle); cependant ses origines sont gnostiques: elle présuppose une incompatibilité entre le sexe (même légitime) et la célébration fréquente de l’Eucharistie. L’idée subsiste également dans certains milieux byzantins, où les prêtres mariés évitent de célébrer la Messe en semaine, et n’ont de rapports conjugaux que les mardis et les jeudis.

Or nous savons que le célibat est une vocation, et qu’en règle générale "il n’est pas bon que l’humain soit seul" (Genèse 2:18). Il n’est pas anodin que le tout premier miracle de Jésus ait eu lieu à un repas de mariage.