Je suis le père Georges, et je vous souhaite
la bienvenue!
Je suis né en Transylvanie en 1982. Mon éveil spirituel est dû à
la lecture de saint Anselme à l'âge de onze ans. Je devins
aide-chantre dans l'église orthodoxe-roumaine de mon domicile
très peu de temps après. Je passai les examens d'admission au
Séminaire théologique orthodoxe de Baia-Mare, que je réussis en
tête de liste.
Séminariste, je devins sacristain de la chapelle du séminaire,
puis radiophoniste bénévole, chargé d'une émission radio
chrétienne hebdomadaire à la Radio Galaxia. Parmi les matières
enseignées au séminaire, il y avait: la théologie dogmatique,
l'Ancien Testament, le Nouveau Testament, la liturgie, la
missiologie, la patrologie, l'histoire de l'Église roumaine,
l'histoire de l'Église universelle, l'homilétique, la
catéchétique, le chant liturgique, le typicon, le grec, le
latin, le droit canon, la théologie morale, la psychologie, la
pédagogie, la philosophie, la spiritualité, l'économie, le
français et l'anglais. On avait également six heures de chant
choral par semaine. Dieu merci, il n'y avait pas de sport.
Lorsque je suis arrivé au séminaire, on n'avait la Messe que les
dimanches, mercredis et vendredis; les autres jours on avait la
prière du matin et la prière du soir (ou vêpres). Je me suis
battu – et au bout de cinq ans je suis parvenu – à remplacer la
prière du matin par la Messe tous les jours de la semaine.
Dans le cadre du cours d'homilétique, les séminaristes de
3ème-5ème années avaient un quota de sermons à prêcher, à la
fois en paroisse et à la chapelle du séminaire; moi, j'ai
commencé à prêcher dès ma première année de séminaire, et le
faisais bien au-delà des quotas requis.
Avec des
confrères séminaristes, dans la vie de tous les jours.
Avec mon père spirituel, Tibor Keßler.
Malgré que la plupart des prêtres orthodoxes-roumains sont
mariés, je rêvais de devenir prêtre-ouvrier célibataire.
J'espérais gagner mon pain comme professeur de français, pour
pouvoir desservir une paroisse quelconque qui serait trop petite
que pour se permettre de payer le salaire d'un curé. Je finis
mes études au séminaire avec la moyenne 91,
80%,
réussis mon baccalauréat avec 93,
20%, et mes cinq
examens d'aptitude professionnelle (théologie dogmatique, AT-NT,
histoire de l'Église, liturgie, chant liturgique) – qui
m'auraient permis d'être ordonné prêtre – avec 100% sur toute la
ligne, chose rare.
Néanmoins, je me rendis compte j'étais gai, et cela m'empêcha de
me faire ordonner en Roumanie. Je décidai de quitter le pays, et
d'émigrer vers la France, mais la Providence me conduisit vers
la Belgique, où je fus reçu par l'évêque de Namur, et inscrit au
grand séminaire de Namur. J'étais décidé d'oublier ma vocation
maritale, afin d'assurer ma vocation sacerdotale; en effet, si
les prêtres hétérosexuels sont capables d'une vie de célibat et
d'abstinence, pensai-je, pourquoi les prêtres gais ne
sauraient-ils faire autant?
Or, dès le premier rendez-vous avec moi, le directeur du
séminaire de Namur me fut hostile. Fraîchement arrivé en
Belgique, malgré mon très riche parcours de séminariste
résidentiel, et en dépit de la bienveillance de l'évêque de
Namur et d'une religieuse beaurinoise, je fus traité comme un
presque-païen. Plusieurs séminaristes ont été mis à la porte,
sans raison, pour les simples mauvaises humeurs de certains
formateurs et/ou religieuses qui se prenaient pour Dieu. J'ai
été sauvé
in extremis par l'évêque de Namur, par la
religieuse beaurinoise et par le doyen et les prêtres de Ciney.
Mon stage pastoral à Ciney a été une vraie bénédiction.
Cependant, un an plus tard, en constatant les souffrances de
certains prêtres à la retraite, je me rendis compte de la
toxicité de l'obligativité du célibat sur le long terme.
À la même époque, plusieurs choses sont arrivées en même temps.
Les livres de Jack CS Lewis et de l'évêque anglican Tom Wright
tombèrent dans mes mains. Dans le monde anglican, Gene Robinson
devint le premier évêque ouvertement gai en couple. Je suis
tombé sur l'eucologe anglican de 1662 en français, et j'ai
commencé à l'utiliser dans mes dévotions personnelles. Par un
concours de circonstances, je suis arrivé à la Messe dans une
paroisse anglicane. Mais en voyant les larmes d'un prêtre
catho-romain à la retraite, qui regrettait de ne pas avoir eu de
vie de famille, j'ai décidé de poursuivre ma vocation
sacerdotale ailleurs, et d'explorer ma vocation maritale.
Après un parcours difficile, aidé par mon meilleur ami hétéro,
j'ai pu commencer une carrière en tant que réceptionniste
d'hôtel à Bruxelles, et tout en travaillant je poursuivais des
études de théologie à horaire décalé. Peu de temps après, je fis
une neuvaine au Saint-Esprit, afin de trouver l'amour de ma vie,
et rencontrai Nicolas en 2006.
Jour de leur rencontre le 20 juin 2006. Au
CHEN. À la marche des fiertés de Bxl de 2007.
À l'époque, mon Nicolas et moi étions des paroissiens actifs
dans une paroisse de la
Church of England et de deux
autres communautés de la même Église (à Charleroi et à Mons). Le
premier samedi soir de chaque mois il y avait la Messe anglicane
à Mons (dans la chapelle Saint-Augustin des FUCAM); le deuxième
et le quatrième dimanches du mois il y avait la Messe anglicane
à Charleroi. Les autres dimanches, nous allions à la Messe
anglicane à Bruxelles, et tous les mercredis soir nous allions à
notre cellule paroissiale anglicane de
Saint-Gilles-lez-Bruxelles.
Avec la congrégation
anglicane de Mons en 2006; c'est moi qui ai fait le pain de
Messe et qui ai pris les photos. Vitrail à côté duquel notre
couple s'asseyait à la procathédrale anglicane de Bxl.
Or les réactions homophobes répétées de plusieurs paroissiens de
Bruxelles nous poussèrent dehors, au bout de trois ans. Nous
sommes devenus des paroissiens assidus de l'Église
vieille-catholique de Belgique. J'y ai reçu les ordinations des
ordres "mineurs" (ou ministères "laïcs"): portier et lecteur,
puis exorciste et acolyte.
Nicolas et moi nous sommes mariés le 7 octobre 2009, le jour de
la fête des saints Serge & Bacchus.
Puis je suis devenu sous-diacre, ensuite j'ai été ordonné diacre
le 14 mars 2010, toujours dans l'Église vieille-catholique de
Bruxelles.
Nicolas et moi avions l'habitude de prier les vêpres ensemble
tous les soirs. Dans la maison que nous avons achetée en nous
mariant, nous avons aménagé une chapelle au rez-de-chaussée, et
avons continué d'y faire les vêpres. Le 13 mai 2010, en la fête
de saint Servais, notre évêque de l'époque a consacré la
chapelle et y a célébré la première Messe. Une communauté a
commencé à se former, et la Messe avait lieu une fois par mois,
et chaque fois un prêtre devait se déplacer depuis Bruxelles
pour célébrer. Le 18 juin 2011, j'ai obtenu ma licence en
théologie, et le soir même, comme la veille, j'ai été travailler
à l'hôtel:
Malgré l'assiduité religieuse de notre couple, lorsque j'a
demandé à être ordonné prêtre, l'Église vieille-catholique de
Belgique nous a mis à la porte pour cause de... homosexualité!
Nicolas et moi avons fêté le triduum pascal avec la
paroisse-cathédrale d'Utrecht. J'ai suivi les cours d'été de
théologie vieille-catholique à Utrecht, et la communauté a
demandé à l'archevêque d'Utrecht de recevoir la communauté de
Saint-Servais, ainsi que mon cheminement vers la prêtrise.
L'archevêque d'Utrecht (de l'époque) a placé la communauté de
Saint-Servais dans la MIVICA. C'est dans ce cadre que j'ai
également fait la connaissance du père
Laurent Lenne.
Pendant les quelques années dans la MIVICA, l'archevêque
d'Utrecht et son vicaire épiscopal ont agi avec une extrême
prévarication. À la demande de l'archevêque d'Utrecht, j'ai
continué les études, et ainsi j'ai obtenu deux diplômes
supplémentaires de théologie, un à Louvain-la-Neuve (UCL),
l'autre à l'Université de Strasbourg. Toutefois, de 2013 à 2018,
la Messe mensuelle n'a été célébrée que trois fois par des
prêtres vieux-catholiques, le reste du temps c'était des prêtres
anglicans qui venaient célébrer, dont, dans plus de 95% des cas,
le père Mark Barwick. L'archevêque d'Utrecht (de l'époque), sans
donner de raison aucune, ajournait d'ordonner les ordinands,
dont moi, pendant que le père Mark B. donnait gratuitement de
son temps, et brûlait de l'essence à ses frais pour venir
célébrer. Étant desservie par des prêtres anglicans, la
communauté de Saint-Servais s'identifiait de moins en moins
vieille-catholique, et de plus en plus anglicane.
En janvier 2015, ne supportant plus la fatigue des horaires de
nuit à l'hôtel, malgré que j'adorais mon boulot à l'hôtel, j'ai
commencé à travailler comme cheminot. En 2018, j'ai
obtenu mon master en œcuménisme.
En automne 2018, la communauté a été reçue dans la structure
états-unienne appelée
Convocation des Églises épiscopales en
Europe. J'ai dû recommencer à zéro le processus en vue de
l'ordination vers la prêtrise.
En dépit de la bienveillance du clergé de Waterloo, pendant des
mois, j'ai été intimidé et maltraité par des personnes
haut-placées et très ingrates (qui, très probablement, étaient
bien intentionnées, en croyant faire la volonté de Dieu; or nous
savons que l'enfer est pavé de bonnes intentions). Malgré une
vie de couple qui était le bonheur au quotidien, malgré aussi un
travail ferroviaire qui était un paradis au quotidien, je vivais
paradoxalement l'enfer au quotidien dans l'Église à cause de
cette situation. Vu que j'étais dans le processus vers la
prêtrise, j'ai souffert en silence, plutôt que de me plaindre,
par peur d'être éjecté du processus. Ayant entendu le témoignage
d'autres victimes, notre couple a pris son courage à deux mains,
pour quitter la Convocation.
Pendant plusieurs mois, il n'y avait plus de Messe à
Saint-Servais, mais nous continuions à prier les vêpres tous les
jours, en-dehors de toute structure d'église. La communauté
s'était dispersée. En vacances à Marseille en août 2022, Nicolas
et moi avons rencontré le père Laurent Lenne (devenu évêque
entre temps). De retour au pays, nous avons réuni quelques
personnes de l'ancienne communauté, et ainsi, j'ai été ordonné à
la prêtrise le soir du 3 septembre 2022, en la vigile du saint
prophète Moïse, en présence de 48 personnes.
À présent, le travail en paroisse reste énorme, car il s'agit de
reconstruire une paroisse, à partir d'un noyau qui a continué
avec notre couple.
Sous l'aile très bienveillante de notre évêque, encouragé aussi
par les statuts officiels pro-LGBT de notre Communion d'Églises,
je suis persuadé qu'il y a moyen de construire des communautés
ouvertes d'esprit, porteuses de vie et de résurrection, où les
gens trouvent dans le Christ "la vie en plénitude" (Jean 10:10).
Pour ce qui est du reste, j'adore faire des traductions, et
j'aime faire la cuisine. J'écoute du métal (j'ai commencé avec
Metallica et Sepultura; puis j'ai glissé vers Dalriada,
Wintersun, Aggelos, Haste the Day, Sacriversum, Crematory,
Haggard, Lacrimosa, Lacrimas Profundere, Morphia, Umzac,
Nightwish, Mortification, Neurosis, Altar), du rock (Les Trois
Accords, The Cranberries, SOAD, Rammstein), du ska-punk (Five
Iron Frenzy, The Insyderz, SkaP, Zdob şi Zdub). Mes films
préférés sont "Vas, vis et deviens" et "The Island" ainsi que
"La Passion du Christ". Je suis un grand fan de la série "Modern
Family" et de tout l'univers "Star Trek"; mes autres séries
préférées sont: "La Casa de las flores" et "Dr Quinn, femme
médecin".
Je suis partisan de l'éthique cohérente (cohérence morale), et
je suis content de ce que mon époux et moi-même soyons sur la
même longueur d'ondes sur les choses essentielles comme la foi
et l'éthique. J'aime nager dans la mer et dans d'autres les
espaces ouverts, je prends plaisir à lire et écrire des livres.
Je suis passionné par la liturgie comparée, les langues romanes,
la linguistique et l'étymologie, et par la spiritualité
monastique.
Dans notre Communion d'Églises, tous les prêtres (et même les
évêques) vivent d'un job profane; tout ce qu'ils font pour la
gloire de Dieu et le salut des âmes, ils et elles le font
gratuitement et bénévolement, sans aucun "salaire d'église". Je
reste à votre disposition, pour être à votre service en tant que
prêtre, mais je suis également ouvert, si vous avez des choses à
m'enseigner.
Vous pouvez me contacter par courriel:
ou par téléphone: О479 17 26 З7.